ENERGIE ET PETROLE

DANS LE MONDE ET EN FRANCE

(Pour les énergies renouvelables et le nucléaire, voir la fiche Nucléaire)

 

 L'approvisionnement ou la production de l'énergie commande beaucoup de choses dans nos pays industrialisés. L'industrie à besoin de tarifs bas si possible, mais surtout de coûts stables de l'énergie. Les consommateurs consacrent une part importante de leur budget à l'énergie notamment pour le transport et le chauffage. Le pétrole qui a supplanté le charbon depuis les années 70, est sujet à des fortes variations de prix. (voir ci dessous).
Depuis 2011 le monde se résignait à payer le baril de Brent (pétrole de la mer du nord) à 110$ mais brutalement le pétrole et le gaz de schiste sont apparus, mis en exploitation sur une large échelle aux Etats Unis et exportés ajoutés au ralentissement de l'activité dans les pays industrialisés, les prix s'effondrent. Antérieurement, l'Opep menée par l'Arabie Saoudite décidait de réduire la quantité de pétrole mis sur le marché afin de faire remonter les prix, mais cette fois ce n'est pas le cas. L'Arabie dont les coûts d'extraction sont faibles peut supporter un prix bas pendant longtemps, ce qui n'est pas le cas pour d'autres qui exploitent des gisements à fort coût d'extraction telles que les plateformes  Hof Short ou le pétrole de schiste qui nécessite des investissements permanents.  Elle a vu dans ce moyen la méthode pour conserver voir accroître ses parts de marché. Il va s'en suivre de très grandes difficultés pour de nombreux pays qui vivaient de la rente pétrolière 

Pays part du pétrole dans les recettes de l'Etat en % Prix du baril pour équilibrer le budget
Algérie 70 110$
Iran 60 130$
Nigéria 70 78$
Russie 52 110$
Vénézuela 50 160$

2015
La chute du prix du pétrole ( début 2015) tombe bien car le cours de l'Euro baisse, ce qui renchérit le coût des importations ( 1€=1,06$ ) alors qu'il était fin 2014 de 1,35$ . En 2014, un baril de pétrole à 110$ revenait à 110/1,35=81,5€ début 2015 un baril à 60$ revient à 60/1,05= 57,15 € soit un bonus d'environ 30%. Cependant le coût financier n'est pas le seul à devoir être pris en compte tout un secteur de l'économie française vit du pétrole à commencer par Total qui importe, exploite des productions de pétrole, distribue, raffine, la pétrochimie, les recherches pétrolières. Les compagnies pétrolières ont diminué leurs investissements (2015) de l'ordre de 25 % ainsi,  la CGG, (Compagnie Générale de Géophysique ) dont une grande partie de ses activités se situe dans la recherche pétrolière, va ramener sa flotte de 21 navires à 5 fin 2016 et ses effectifs de 10500 à 6400 . Total envisage de supprimer 2 000 emplois, en se basant sur un coût de 70$ le baril, il en est fin 2015 à 44$.
La Norvège a vu ses recettes liées au pétrole chuter de 40,5 milliards d'euros à 34,6 . Le géant pétrolier Statoil parle de réduire ses effectifs de 30 à 40 000 personnes . Heureusement la sagesse a prévalu et l'Etat a constitué un fond souverain de 756 milliards d'euros, le plus important du monde.
En Allemagne, 45% de l'électricité est produite avec le charbon très polluant, le pays a décidé de sortir du nucléaire, l'éolien est alors une solution possible, cependant le coût en est élevé, 60 à 90 € le MWh terrestre et 120 à 150€ produit en mer auquel s'ajoute le coût du raccordement 30€. ( En France l'électricité est vendu à l'industrie 42€ le MWh et l'EDF réclame 50). Fin décembre 2014 la puissance éolienne offshore installée était de 916 MW, les prévisions étaient 3275 fin 2015, 6500 MW en 2020 et 15 GW en 2030. En 2014 l'éolien terrestre a produit 54 TWh couvrant 9,4% des besoins en électricité et l'offshore 1,3 TWh (0,2%)

 

Consommation d'énergie en France
(Mtep = Million de tonnes d'équivalent pétrole)




La Russie et l'Iran sont l'objet de sanctions occidentales l'un pour sont action en Ukraine l'autre pour ses projets nucléaires ce qui cumulé avec la chute du prix du pétrole place ces pays dans une situation très critique. (février 2015)

 

Qui consomme en France?

Pétrole Toutes énergies

          La hausse brutale du coût de l'énergie que l'on a connue ces dernières années va avoir un effet durable. Un mouvement général vers les économies d'énergie s'est fait, la voiture à faible consommation est à la mode, mouvement renforcé par la nécessité de réduire les émissions de CO2  gaz issu notamment de la combustion des hydrocarbures responsable de l'accroissement de la température de l'atmosphère terrestre. Le gouvernement stimule la vente des voitures à faible consommation par la création d'un bonus, prime à l'achat  des voitures à faible consommation. Il est maintenant, en 2015, courant de trouver des voitures consommant 5 à 6 litres de carburant au 100km. La consommation a été divisée par 2 en quelques années.

La recherche en vu de se passer du pétrole est relancée, la voiture électrique qui était une curiosité est maintenant proposée à l'achat comme tout autre véhicule et bénéficie d'une aide de l'Etat. L' utilisation des sources d'énergie naturelles: solaire, éolien et la construction de centrales nucléaires sont envisagées dans de nombreux pays qui avaient pourtant été sensibles aux arguments des anti-nucléaires.

Un autre domaine est aussi à prendre en considération pour un pays, c'est sont indépendance énergétique, en effet être entièrement dépendant d'un pays pour son approvisionnement énergétique est très risqué, on voit actuellement des mouvements islamistes extrêmes vouloir se rendre maître des sources de pétrole du moyen orient. Tomber en dépendance de ces groupes n'aurait rien de joyeux. Pour le pétrole comme pour le gaz, il existe de nombreux pays producteurs ce qui permet de diversifier les sources d'approvisionnement (voir le tableau ci dessous) .  Notre indépendance énergétique est également assurée par la production d'électricité à l'aide des centrales nucléaires qui produisent 80% de notre électricité sans émettre de CO2 ( voir la fiche Nucléaire et Source renouvelables)

 

Le taux d'indépendance de la France pour son approvisionnement énergétique 
 

 
Provenance 2015 2016 2017 2018 2019 (p) 2019 (en %)
Afrique 20,4 16,2 15,7 17,7 16,2 33,3
  dont :  
  Nigéria 6,7 5,8 4,8 5,8 5,9 12,2
  Algérie 4,7 4,5 4,8 5,1 5,7 11,7
  Libye 2,1 1,5 3,7 4,7 2,6 5,2
URSS/ex-URSS 16,1 17,0 19,6 16,8 14,3 29,4
  dont Russie 4,7 5,8 8,9 7,6 6,2 12,7
Moyen-Orient 14,3 14,0 14,0 12,6 10,2 20,9
  dont Arabie saoudite 10,6 8,3 6,2 8,0 7,3 14,9
Mer du Nord 5,7 6,6 7,0 4,1 3,7 7,7
Autres 1,7 2,3 1,4 2,0 4,3 8,8
Importations totales 58,3 56,0 57,8 53,3 48,7 1

 

Évolution des principaux indicateurs de l'énergie en France1
  Populations 1 Consommation
énergie primaire
Production Importation
nette
Consommation
électricité
Émissions
de CO2s 1
Année Million Mtep Mtep Mtep TWh Mt
1990 58,2 224 112 119 348 346
2000 61 252 131 132 440 365
2008 64 267 137 139 492 350
2009 65 255 129 134 475 337
2010 65 263 136 132 503 341
2011 65 254 136 127 472 314
2012 66 254 135 126 483 317
2013 66 255 137 126 487 318
2014 66 245 138 116 463 286
2015 67 249 139 117 471 292
2016 67 244 132 118 478 293
2017 67,1 248 129 125 483 306
2018 67,3 246 135 119 480 303
Variation
1990-2018
+16 % +10 % +21 % +0,2 % +38 % −12 %
Extrait de Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_en_France

 

 

Source: http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr

PETROLE

Production de pétrole dans le monde en 2012


source :www.planetoscope.com/petrole/559-production-mondiale-de-petrole.html

Plus récemment exprimé en millier de barils/jour
Source  BP Statistical Review 2020  Site https://www.planete-energies.com/fr/medias/chiffres/production-mondiale-de-petrole

Pays 2018 2019 Évolution 2018-2019 Part de la production mondiale
États-Unis 15 360 17 045 10,97 % 17,91 %
Arabie Saoudite 12 261 11 832 -3,50 % 12,43 %
Russie 11 438 11 540 0,89 % 12,12 %
Iran 4 801 3 535 -26,37 % 3,71 %
Canada 5 501 5 651 2,73 % 5,94 %
Irak 4 632 4 779 3,17 % 5,02 %
Émirats Arabes Unis 3 912 3 998 2,20 % 4,20 %
Chine 3 798 3 836 0,03 % 4,03 %
Koweit 3 050 2 996 -1,77% 3,15%
Brésil 2 679 2 877 7,39 % 3,02 %
Mexique 2 068 1 918 -7,25 % 2,01 %
Venezuela 1 475 918 -37,76 % 0,96 %
Nigeria 2 007 2 109 5,08 % 2,22 %
Norvège 1 845 1 731 -6,18% 1,82 %
Qatar 1 900 1 883 -0,89 % 1,98 %
Kazakhstan 1 927 1 931 0,21 % 2,03 %
Angola 1 534 1 417 -7,63 % 1,49 %
Reste du monde 15 066 15 234 1,12 % 16,00 %
Total monde 95 254 95 192 -0,07 % 100,00 %

Gaz naturel exprimé en milliards de mètre cube par jour
Source  BP Statistical Review 2020  Site https://www.planete-energies.com/fr/medias/chiffres/production-mondiale-de-petrole

Pays 2018 2019 Évolution 2018-2019 Part dans la production mondiale
États-Unis 838,9 920,9 10,17 % 23,08 %
Russie 669,1 679 1,48 % 17,02 %
Iran 238,3 244,2 2,48 % 6,12 %
Canada 179 173,1  -3,30 % 4, 34 %
Qatar 176,5  178,1 0,91 % 4,46 %
Chine 161,5 177,6 9,97 % 4,45 %
Australie 130,1 153,5  18,00 % 3,80 %
Norvège 121,3 114,4 -5,69 % 2,87 %
Arabie Saoudite 112,1  113,6 1,34 % 2,85 %
Algérie 93,8 86,2 -8,10 % 2,16 %
Malaisie 77,3 78,8 1,94 % 1,98 %
Indonésie 72,8 67,5 -7,28 % 1, 69 %
Turkménistan 61,5 63,2 2,76 % 1,58 %
Ouzbékistan 57,2 56,3  -1,57 % 1,41 %
Égypte 58,6 64,9 10,75 %  1,63 %
Mexique 35,2  34 -3,41 % 0,85 %
Pays-Bas 32,3 28,1 -13,00 % 0,70 %
Reste du monde 875,1 909,4 3,92 % 22,80 %
Total monde 3857,5 3989,3 3,42 % 100,0 %

 

En septembre 2015, le géant pétrolier italien ENI déclare avoir trouvé un énorme gisement gazier dans les eaux égyptiennes.

Gaz et pétrole de schiste en 2013
La production de pétrole et de gaz de schiste, qui sont contenus dans la roche, consiste à fracturer cette roche souterraine en injectant dans le sol un mélange d'eau et de produits chimiques sous pression. Cette technique est dévastatrice pour l'environnement et fait courir des risques aux nappes phréatiques.  En France ce processus est interdit, en principe, tant qu'il n'y aura pas d'autres techniques d'extraction la recherche de gaz et pétrole de schiste n'aura pas lieu.

L'exploitation du gaz de schiste aux Etats Unis est en train de changer la donne en matière d'énergie. L'exploitation est telle que le coût de l'énergie aux USA à fortement chuté. L'exportation de ce gaz hors Amérique suppose sa liquéfaction. De nombreux projets d'usine de liquéfaction sont présentés à l'administration, mais Obama freine car cette baisse substantielle va permettre aux États Unis de se ré-industrialiser et d'améliorer son l'indépendance énergétique. Actuellement seule la construction d'une usine de liquéfaction a été autorisée.
Cependant hormis les problèmes d'environnement , la situation n'est pas rose pour tout le monde, la chute des prix est telle que l'exploitation des gisements "secs" ne devient plus rentable. Les gisements secs sont des gisements d'où sort uniquement du gaz, les autres qui produisent gaz et pétrole sont rentables.
La dépréciation du gaz entraîne la dépréciation des investissements tant américains que mondiaux. L'évaluation des actifs entre dans le bilan des sociétés, leur diminution fait apparaître des baisses de la rentabilité des sociétés et notamment des majors.

Total a calculé la rentabilité de ses investissements sur la base de 6$ le million de BTU (Britich Thermal Unit -
voir le document) alors que le cours actuel est de 2,8 $ . Certaines prévisions évaluent qu'une dépréciation en Europe de 10 milliards de dollars devrait survenir.

La chute du prix de l'énergie aux USA dont  Obama freine l'exportation va rendre plus compétitive la production industrielle. Il faut donc s'attendre, devant le danger, à une diminution de l'hostilité à l'exploitation des gisements en Europe. Le PIB aux USA à progressé de 1,8% en 2011 et 2,2% en 2012. Le chômage est passé sous la barre des 8%

En 2017

Energie:

Le cours du pétrole qui est remonté à plus de 55$ le baril commence à inquiéter. Tombé à des niveaux très bas début 2016 , en dessous de 30$, alors qu'il avait atteint et même dépassé les 100$ en 2014. Les exportateurs ont réduits leurs dépenses de recherche ce qui a entraîné la chute des sociétés de prospection  telles que la CGG (Compagnie Générale de Géophysique) et d'exploitation des gisements. La reprise mondiale qui s'amorce entraîne une remonté de la consommation.

La remonté des cours a permis au pétrole de schiste américain de devenir rentable, le seuil de rentabilité se situe entre 40 à 45$ . Le Nigéria ainsi que la Lybie ont repris leur production interrompue par l'insécurité.
Les pays de l'OPEP (61% de la production mondiale) ont décidé de maintenir la réduction de leur production, réduction qui avait été décidée pour faire remonter les cours. Cependant l'augmentation du prix du baril n'a pas compensé entièrement la baisse de leur revenu causé par la réduction de leur production.

Total affiche de bons résultat
s.

 

Voir aussi la fiche sur l'électricité nucléaire et les énergies renouvelables

Fiche revue le 03/07/2021

Document N° 075