L'AFFAIRE DU PANAMA

Fondation de la Société du canal interocéanique.

- L'idée, fort ancienne, d'ouvrir une route directe entre l'Atlantique et le Pacifique en creusant un canal à travers l'étroite bande de terre qui sépare les deux Amériques, ne prit corps que dans la seconde moitié du XIXeme siècle. L'idée avait déjà été soumise à Charles Quint par le navigateur Antonio Galvao. En 1876, alors que la commission du canal interocéanique nommée par le président Grant s'occupait de rechercher un tracé, il se constitua à Paris, sous la présidence du général Türr, un syndicat d'études à l'effet de faire explorer l'isthme de Panama par une mission que dirigea le lieutenant de vaisseau en retraite L-N. Bonaparte Wyse, (petit neveu de Napoléon 1er)  secondé par un autre officier de notre marine, Armand Reclus.

A la, suite de son exploration, le 23 mars 1878, Wyse obtint de la Colombie la concession pour l'excavation et l'exploitation d'un canal à travers l'isthme pour 99 ans. Il fit adopter son projet (1) par Ferdinand de Lesseps. (photo de droite) Celui-ci se fit rétrocéder les droits que l'État colombien avait reconnus au syndicat d'études Wyse, forma une société, ouvrit une première souscription publique, qui échoua (août 1879). Il organisa alors une campagne de conférences, créa le Bulletin du canal interocéanique, s'embarqua même en décembre 1879 pour Panama, avec une commission d'études accompagné de sa femme et de trois de ses jeunes enfants.

En mars De Lesseps entame une tournée aux Etats Unis où ce projet n'est pas bien vu par de puissants intérêts "l'Amérique aux Américains" il créera à grands frais un comité de soutien.

Une circulaire du 15 novembre 1880 annonça une émission d’actions pour le mois suivant : la souscription fut couverte plusieurs fois et la Société du canal interocéanique ne tarda pas à être légalement constituée.

 

Par un contrat en date du 12 mars 1881, les entrepreneurs Couvreux et Hersent s'engagèrent à organiser le creusement du canal et à faire exécuter tous les travaux jusqu'à complet achèvement, l'exécution comprenant deux périodes :
1/ la période d'organisation qui devait durer deux ans
2/ la période d' entreprise proprement dite, à régler par une convention nouvelle et spéciale, basée sur les prix unitaires résultant du travail effectué, pendant la période d'organisation.

Dés la fin de, l'année 1882 ce contrat était résilié, et, de 1883 à 1885 les travaux de déblai furent confiés non à " un personnel d'entrepreneurs de profession, possédant des capitaux ou le crédit nécessaires ", mais à de simples agents de la compagnie. " D'où l'impossibilité où on était de demander à ceux-ci de faire l'avance des sommes considérables qu'exigeaient les installations préliminaires et les approvisionnements des chantiers à ouvrir (1) ". Dans une période de près de cinq ans, on avait exécuté à peine un septième des travaux, et les dépenses s'élevaient déjà à des sommes très considérables.

La compagnie partagea alors le canal en cinq grandes sections, comprenant chacune une ou deux entreprises générales, dont les engagements comporteraient l'exécution intégrale de tous les travaux dans les délais convenus. A l'assemblée générale (les actionnaires du 28 octobre 1885 Ferdinand de Lesseps annonça que l'autorisation d'émettre 600 millions de valeurs à lots allait être demandée aux pouvoirs publics et qu'il se rendrait incessamment à Panama pour inaugurer la période d'exécution finale. Il s'y rendit, en effet, et, à la suite de ce voyage, l'assemblée générale acclama l'inlassable vieillard; mais la commission compétente de la Chambre des députés se montra nettement hostile à l'émission projetée. C'est alors que le conseiller d'État et ingénieur des ponts et chaussées Armand Rousseau fut chargé de faire un rapport sur place. On a dit que ce document, qui n'a pas été publié, engageait le gouvernement à soutenir l'entreprise par tous les moyens administratifs et diplomatiques, mais de ne donner à la compagnie ni conseils ni garantie, l'achèvement du canal dans les délais fixés et avec les ressources prévues paraissant à Rousseau plus que problématique. Le gouvernement retira, le 17 juillet 1886, à la demande de Ferdinand de Lesseps, le projet qu'il avait déposé le mois précédent, et, la compagnie s'adressa directement au public.

La catastrophe (1889). - La compagnie avait été définitivement, constituée le 3 mars 1881, au capital nominal de 300 000 000 de francs, divisé en 600 000 actions de 500 francs. Les emprunts succédant aux emprunts, en juin 1888 la situation financière de la société se comportait comme suit :

Capital social    

300 000 000

Fr
Obligations 5%  

109 375 000

Fr
  3%  

171 000 000

Fr
  4%  

158 969 871

Fr
  6% 1ère série

206 460 900

Fr
  6% 2ème série

113 910 280

Fr
  6% 2ème série

35 000 000

Fr
    Total

1 094 716 051

Fr

Si énorme que fût cette somme, la compagnie dut solliciter l'autorisation de contracter un nouvel emprunt de 720 millions à émettre sous forme d'obligations à lots. Maurice Rouvier fut remplacé au ministère des Finances avant d'avoir pris une décision, et son successeur Pierre Tirard, se refusa à présenter un projet de loi, considérant l'affaire comme du domaine de l'initiative parlementaire. C'est alors qu'une proposition émanant du député Alfred Michel fut prise en considération par la Chambre (24 mars 1888), et la commission conclut à l'adoption, avec une voix de majorité. La loi du 8 juin 1888 autorisa, sous certaines garanties, la compagnie à émettre des obligations à lots; mais sur 720 millions, il peine en fut-il souscrit un peu plus de 300.

Comme la nécessité, reconnue ultérieurement, de construire des écluses avait entraîné l'adjonction d'un nouvel entrepreneur (l'ingénieur Gustave Eiffel, traité du 10 décembre 1887), qu'aux dépenses de travaux proprement dits s'ajoutaient d'énormes frais d'émission, de publicité et d'administration, que les devis primitifs avaient été dépassés dans des proportions excessives, la compagnie se trouva, au mois de décembre 1888, dans l'impossibilité de faire face à ses engagements. Elle eut recours encore une fois aux pouvoirs publics. Dans l'intérêt de la petite épargne, le ministre des Finances, Peytral, présenta à la Chambre un projet tendant à autoriser la compagnie à proroger pendant un délai de trois mois, à partir du 14 décembre, le payement de ses dettes, y compris les coupons des actions et obligations résultant d'une partie de l'emprunt de 1888 la Chambre repoussa le projet par 263 voix contre 188, et Ferdinand de Lesseps dut demander au tribunal civil de la Seine la nomination d'administrateurs provisoires.

Denormandie, Baudelot et Hue furent désignés pour ces fonctions, avec les pouvoirs les plus étendus, notamment celui de contracter un emprunt afin que les travaux ne fussent point interrompus; mais leurs efforts n'aboutirent à rien de pratique. Le 4 février 1889, le tribunal prononça la dissolution de la société et nomma pour liquidateur l’ancien ministre Brunet (1), qui réussit à dégager la compagnie de plusieurs contrats onéreux et fit reverser par Eiffel 3 820 000 francs (2). L'actif de la société était alors de 163 millions et elle avait reçu 1 milliard 433 millions. Aux termes d'une loi du 17 juillet 1889, le liquidateur fut autorisé à négocier, sans limitation de prix et sans intérêts, celles des obligations à lots dont l'émission avait été, autorisée par la loi du 8 juin 1888 et qui n'avaient pas encore été placées le 4 février 1889, date de la dissolution et de la mise en liquidation de la compagnie. Les sommes provenant de la négociation de ces titres étaient déclarées insaisissables jusqu'à concurrence de 34 000 000 de francs.

Dés le mois de mars I888 les actionnaires et les obligataires avaient déposé entre les mains du procureur général une plainte contre les administrateurs de la compagnie ; ils avaient, d'autre part saisi la Chambre d'une pétition qui, appuyée par Le Provost de Launav et Jules Delahaye, vint à l'ordre du jour le 21 juin 1890 (3) . Le rapporteur, Gauthier (de Clagny), reprocha au liquidateur de n'avoir pas encore établi les responsabilités civiles des directeurs et des administrateurs de l'entreprise, et, après une réplique du garde des sceaux Fallières, la pétition fut renvoyée au gouvernement.

Les poursuites.

- Le Il mai 1891, le procureur général Quesnay de Beaurepaire fit ouvrir une instruction contre le président et les administrateurs de la compagnie pour infraction à la législation sur les sociétés. Le 5 janvier 1892, la Chambre, à l'unanimité de 509 votants adopta un ordre du jour du député, Saint-Germain invitant le gouvernement à " exercer une répression et rapide contre tous ceux qui avaient " encouru des responsabilités dans l'affaire de Panama ". L'année se passa sans incident notable; mais, au mois de novembre, la presse d'opposition, spécialement la Cocarde et la Libre Parole - ouvrit une violente campagne contre la compagnie qu'elle accusa d'avoir ruiné la petite épargne et acheté la complaisance de certains membres du Parlement.

Les députes Argeliès et Jules Delahaye avaient déposé une demande d'interpellation sur l'affaire du Panama. Le 19, dès l'ouverture de la séance le président de la Chambre, Charles Floquet, accusé par la Cocarde d'avoir reçu de la compagnie une somme de 300 000 francs comme contribution à la campagne antiboulangiste de 1888-1889, se défendit d'avoir " rien exigé, rien demandé, rien distribué". Puis le ministre de la Justice annonça que quatre administrateurs Ferdinand et Charles de Lesseps, Marius Fontane, le baron Henri Coltu) et l'entrepreneur Gustave Eiffel venaient d'être assignés à comparaître devant la première chambre de la cour d'appel, jugeant correctionnellement, pour répondre des délits d'abus de confiance et d'escroquerie. Il accepta toutefois la discussion de ces interpellations pour le surlendemain, étant bien spécifié qu'elles laisseraient de côté les faits retenus par l'instruction judiciaire. L'une des citations devait atteindre le baron Jacques de Reinach mais la mort vint, dans la nuit du 19 au 20, soustraire à l'action de la Justice ce financier dont le fidèle collaborateur, Aaron, dit Émile Arton, s'empressa de passer la frontière.

La commission d'enquête. Chute du ministère Loubet 28 novembre 1892).

- La discussion des interpellations s'ouvrit par un discours d'Argeliès, qui soutint que, les Chambres ayant autorisé en 1888 l'émission de valeurs à lots, la responsabilité de l'Etat se trouvait engagée, au moins moralement. L'orateur ne formula que des critiques générales Delahaye, qui lui succéda à la tribune, prétendit que, pour obtenir cette autorisation, la compagnie par l'intermédiaire d'un financier, avait acheté la conscience de plusieurs hommes politiques, et que, la commission comprenant cinq membres favorables et cinq membres contraires, on avait acquis à prix d'or la voix du onzième, dont dépendait le sort de la proposition.

Ces assertions, il est superflu de le dire, soulevèrent une tempête d'interruptions. " Les noms! les noms! ", criait-on, et Delahaye répondait, : " Nommez une commission d'enquête, vous les trouverez ! " Le gouvernement ne voulut " encourir à aucun degré le reproche de se refuser à faire la lumière " : il s'associa, par l'organe du président du conseil, à la demande de l'interpellateur.

La commission d'enquête, nommée au scrutin de liste en séance publique (23 novembre 1892), comprenait 23 républicains, 9 conservateurs et 1 boulangiste elle se constitua immédiatement et choisit comme président Henri Brisson (radical), comme vice-présidents Jolibois (de la droite) et Clausel de Coussergues (du centre gauche).

Le premier témoin qu'elle entendit, Delahaye, renouvela, sans apporter de preuves matérielles, les accusations qu'il avait formulées à la tribune 25 novembre, cependant, il désigna un ancien ministre des Travaux publics, Barbe, comme ayant reçu un chèque, et l'ancien député de l'Ariège, Sans-Leroy, comme le député dont la voix aurait fait la majorité dans la commission de 1888; il affirma que l'œuvre de corruption avait eu pour auteurs le baron de Reinach et le courtier Arton - l'un subitement décédé, l'autre en fuite - et il ajouta

" Par suite de la mort de M. de Reinach , qui aurait pu tout vous apprendre, vous aurez à suivre les cinq millions et plus qu'il a touchés de la Compagnie de Panama. Vous aurez à les prendre à leur sortie des caisses de la compagnie à les suivre à leur entrée chez M. de Reinach, soit comme associé de sa maison de banque, soit comme particulier ; à les retrouver, soit dans sa maison de banque, soit dans la succession Reinach ; à surveiller leur transformation en chèques, en vous servant des livres des maisons intéressées et des témoignages des personnes employées: à vous faire représenter les chèques, à en interroger les signataires et à en retrouver les talons."

Sur la proposition de Gerville-Réache la commission demanda communication de l'instruction judiciaire, et, sur celle de Maujan, elle invita le garde des sceaux à établir, par une enquête médico-légale, les causes véritables de la mort du baron de Reinach, dont la brusque fin était attribuée au. suicide. Le ministre de la Justice céda sur le premier point, mais non sur le second. Le 28 novembre, le comte de la Férronnays insista pour qu'il fût procédé à l'exhumation du financier, au domicile duquel les scellés n'avaient pas été apposés.

Le ministre de la Justice répondit que, le médecin de l'état civil ayant conclu à la mort naturelle et le soupçon de crime ne pouvant être élevé, il serait illégal d'ordonner l'autopsie, et il expliqua par des motifs de procédure, la non apposition des scellés.

Messieurs, reprit le président de la commission, on peut discuter sur tel ou tel article du Code d'instruction criminelle; soyez-en assurés, l'opinion publique ne voudra pas entrer dans ce débat sur des textes. Elle nous dit, et elle nous le dit d'autant plus énergiquement qu'elle est absolument sûre de votre sincérité, monsieur le garde des sceaux, et de celle de tous mes collègues, elle nous dit : Vous avez promis la lumière, vous avez les moyens de la faire, faites-la.

L'ordre du jour déposé par Henri Brisson était ainsi conçu : " La Chambre, s'associant au désir exprimé, par sa commission d'enquête, passe à l'ordre du jour. " Le président du conseil monta à la tribune pour le combattre; mais il en descendit au bout de quelques minutes, après s'être plaint des difficultés qu'il rencontrait quotidiennement dans l'accomplissement de sa tâche. " Nos intentions, dit-il, nos actes sont suspectés matin et soir. Je dis et je répète qu'il n'y a pas de gouvernement possible dans ces conditions, du moins pour moi. "

L'ordre du jour pur et simple, accepté par Émile Loubet, fut rejeté par 304 voix contre 219, et le texte de la commission réunit 393 voix contre 3. Le cabinet était démissionnaire.

En Novembre 1896 le journal La France publia une liste de 104 parlementaires corrompus dans l'affaire de Panama

Et le canal pendant ce temps

En avril 1884 un jeune ingénieur Philippe Brunau-Varilla polytechnicien et ingénieur des ponts (photo de gauche) arrive sur le chantier comme ingénieur en chef. du secteur de la Culebra. Il conclut que le projet de canal à niveau n'est pas faisable. Il faut un canal à écluse. Atteint par de fortes fièvres il revient en France et parvient à faire partager ses conceptions à la compagnie et à de Lesseps. Il fonde avec son frère Maurice et les entrepreneurs Artigue et Sonderegger une société chargée de réaliser un canal à écluses à laquelle Eiffel s'associera et sera chargé de la réalisation des écluses (moyennant un devis très surévalué qui lui vaudra des ennuis ). La campagne de travaux commence en 1887 mais doit s'arrêter fin 88 lorsque la compagnie est déclarée en cessation de paiement . Brunau-Varilla n'est pas inquiété par la justice, n'ayant jamais tiré un parti malhonnête  de la compagnie dans laquelle il va investir  400 000 dollars sous forme de parts.
De Lesseps meurt en 1894 et Brunau-Varilla repart pour la Colombie
En 1899 le Congrès des Etats Unis envisage le percement d'un canal plus au nord , au Nicaragua .
Brunau-Varilla sent le danger et en 1900 il part pour New York où il va "convaincre" les Américains de préférer le Panama au Nicaragua. Mais les luttes internes en Colombie conduisait celle-ci à repousser une reprise du canal par les Etats Unis. La république de Panama avait été rattachée à la Colombie en 1856 aussi comme la construction du canal et sa concession à des étrangers n'était pas bien vue des Colombiens contrairement aux Panaméens qui mettaient eux beaucoup d'espoir dans le canal.
La république de Panama après une facile révolution (3 jours) menée par
Manuel Amador Guerrero, à l'instigation semble-t-il de Brunau Varilla reprit son indépendance le 3 novembre 1903. Ce serait Brunau Varilla qui lui aurait rédigé la déclaration d'indépendance et son épouse qui aurait confectionné un drapeau. Ministre plénipotentiaire du Panama  Brunau Varilla va négocier aux Etats Unis avec Roosevelt.

Le 18 novembre le contrat était signé, il prit le nom de Hay-Brunau-Varilla (Hay était le secrétaire d'état américain) Le Panama percevait 10 millions de dollars et une rente à vie de 250 000 dollars par an. La Colombie ne ratifia le traité qu'en 1921 et perçut 25 millions de dollars.

Des 1904 les Américains se mirent au travail et commencèrent par démoustiquer. En effet les moustiques tout au long de ces années furent la cause d'une mortalité effrayante. Ils construisirent des écluses (photo  de droite) , des routes, des voies ferrées et en 1914 ils inauguraient le canal.
 

(1) Brunet, démissionnaire pour raisons de santé, fief remplacé le 8 mars 1890 par Achille Nloncliicourt.
(2) Cette somme représentait le bénéfice (lui, par suite de l'interruption de-travaux, ne correspondait pas à un service l'ait.
(3) L'opposition reprochait au gouvernement de ne pas intervenir pour sauver les porteurs ( le gouvernement estimait qu'en intervenant il excéderait les limites de ses attributions).
 

Fiche réalisée à partir de:
Histoire de France contemporaine - de 1871 à 1913 - Larousse
Le monde du 6 septembre 2014

www.tinparis.net/fr_culture/FM_UnFrereaPANAMA.html
www.fr.wikipedia.org/wiki/Traité_Hay-Bunau-Varilla
www.wikipedia.org/wiki/Lucien_Napoléon_Bonaparte-Wyse
www.diplomatie.gouv.fr/fr/photos-videos-et-publications/archives-et-patrimoine/expositions/expositions-diverses/ferdinand-de-lesseps/article/le-canal-de-panama

  Fiche revue le 21/01/2015

Document N° 063

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