MEMOIRE A TORES DE FERRITE
ordinateur
Whirlwind du MIT - 1945 - 1952
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Des
1946-47 au MIT, Jay Forester
et Ken Olsen
travaillent sur le projet de réaliser un
simulateur de vol pour l'aéronautique (à l'origine, pour
la marine). Pour cela il leur est nécessaire de disposer
d'un ordinateur temps réel.
Le projet de l'ordinateur
Whirlwind (tourbillon) nécessitera notamment
l'utilisation d'une mémoire rapide .
Après avoir commencé sur une mémoire constituée de tubes
à vide, en 1951 Jay Forester se penche
alors sur une mémoire révolutionnaire dont chaque point
mémoire, chaque bit mémorisé serait stocké dans un
minuscule tore de ferrite. La magnétisation d'un tore de
ferrite peut être vérifiée en tentant de le démagnétiser:
-
si on constate une variation du flux magnétique, c'est
qu'il était magnétisé, alors il faut le remagnétiser
pour qu'il retrouve son état initial
- si nous ne
constatons pas de flux magnétique alors c'est qu'il
n'était pas magnétisé.
Le développement de
Whirlwind fut une étape importante dans la construction
des ordinateurs hormis les apports technologiques,
mémoires à tores de ferrite, et dessin en temps réel sur
écran cathodique, la démonstration que "ça peut marcher"
fut importante sur les hommes. Ken Olsen
fondera la société Digital Equipment en 1960,
mais aussi c'est en visitant le MIT en 1948 que le
mathématicien Von Neumann
voyant que le multiplieur de Whirlwind avait
effectué des milliards de multiplications sans erreur
qu'il en sorti convaincu du destin des ordinateurs.
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Jay Forester |
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Ken Olsen |
Les mémoires à tores de ferrite furent employées dés 1953 jusqu'en
1975
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Les mémoires à tores de
ferrite ont
été un grand progrès dans le domaine de l'informatique .
Le cycle d'hystérésis de la ferrite
peut se représenter pratiquement comme un rectangle ( figure verte à
droite)
La figure ci-dessous représente un
anneau de ferrite dans lequel on enroule des spires de fil
électrique . Si nous appliquons une impulsion électrique à ces
spires, créant un champ positif (pos) l'induction magnétique va
croître (flèches montantes) puis lorsque l'impulsion cesse,
il résulte une induction rémanente B qui va se
retrouver au point supérieur (Sup).
Si , maintenant nous appliquons une impulsion électrique de sens
contraire créant un champ négatif, (Neg) , l'induction rémanente se
retrouve en position inférieure ( Inf). L'induction ne peut plus
prendre une autre valeur que "sup" et "inf" , dans la pratique pour
démagnétiser ce matériaux, ont ferait passer dans les spires
un courant sinusoïdal qui
tendrait progressivement vers 0.
En l'absence de variation de champ, l'induction se conserve
indéfiniment dans l'une des deux positions (sup ou inf)
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Le dessin de droite représente une
portion d'une mémoire à tores de ferrite . Un tissage de fils
électriques en rouge fils horizontaux en bleu fils verticaux à
chaque intersection est placé un tore de ferrite. Chaque tore est au
croisement d'une ligne et d'une colonne . Un troisième fil
parcourt l'ensemble des tores.
Si nous réunissons une ligne et une colonne ( trait interrompu noir)
la ferrite à l'intersection, et elle seule, se trouve munie d'une spire.
En
appliquant une impulsion sur les deux entrées , la ferrite va
pouvoir être magnétisée.
On sait qu'un conducteur électrique qui subit une variation de flux
magnétique est le siège d'une différence de potentiel, ce sera le
rôle du fil vert , fil de lecture.
Supposons que, à l'origine, la magnétisation de la
ferrite concernée était en position supérieure, l'envoi d'une
impulsion créant un champ positif ne va pas faire varier l'induction
donc pas de variation du flux, on ne verra donc aucune tension sur le fil de lecture. Si
par contre l'induction au départ était en position inférieure une
variation de l'induction va se produire (de inf à sup ) et une
impulsion apparaîtra
sur le fil de lecture.
Si l'action précédente était une
interrogation ( l'induction était-elle à sup ou à inf ?), de la
valeur du bit contenu dans cette ferrite ,
si l'induction avait été dans la position inf, on voit
que l'interrogation aurait modifié l'état de la ferrite, il faudrait donc
envoyer une impulsion de sens contraire pour revenir dans la
position initiale. |
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http://www.flickr.com/photos/maurin/4293102716/
http://www.feb-patrimoine.com/nsdat/mediatheque/expos/mam_2008/Borne_MAM/12.html
http://mapage.noos.fr/fholvoet/
Les mémoires à tores de ferrite ont
l'avantage donc de ne pas s'effacer en l'absence d'alimentation et
d'être à accès aléatoire. Il ne faut pas prendre le terme aléatoire
comme nous l'employons habituellement, ce terme s'oppose au terme
séquentiel, c'est à dire que l'on peut accéder directement au bit
voulu sans lire toute une séquence d'information. Ainsi le temps
d'accès est toujours à peu près constant. Avant l'arrivée des semi
conducteurs et l'abaissement du coût des mémoires reprom et surtout
des mémoire flashes, ces mémoires
étaient ce qui se faisait de mieux. Le diamètre des tores étant de
l'ordre du millimètre, le travail du tissage ne pouvant se faire
qu'à la main, il fallait des mains expertes et ne coûtant pas trop
cher pour réaliser ces tissages. Inventées en 1949 par des
chercheurs universitaires américains, elle ont été employées
jusqu'en 1975.
Elles ont équipé les plus prestigieux ordinateurs notamment le
CDC6600 l'ordinateur le plus rapide du monde de 1962 à 1969, puis
son successeur le CDC 7600 tout deux construits par Cray et son
équipe.
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Numéro de la Fiche |
208 |
Dernière mise à jour |
15/05/2021 |
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