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L'assemblée
constituante se réunit le 4 mai. Elle désigne une commission exécutive de 5
membres qui succède au gouvernement provisoire. Elle est constituée de :
Ledru-Rollin, Lamartine, François
Arago, Garnier-Pagès et
Marie
les socialistes comme Louis Blanc sont éliminés
Chômage:
le 15 avril 40 000 ouvriers sont dans les Ateliers Nationaux
Le 12 mai Ulysse Trelat est
nommé ministre des travaux publics il se trouve alors confronté au délicat
problème des Ateliers Nationaux
Coup
de force du 15 mai.
Le 15 mai, un coup de force est tenté contre la
constituante afin d'instaurer un gouvernement insurrectionnel à
l'Hôtel de Ville sous l'instigation de Barbès
et de Blanqui (fils d'un conventionnel de
1789, lui même condamné à mort en 1840 et gracié en 1844) Le coup de force échoue, Barbès
et Blanqui seront emprisonnés ainsi que
Raspail. Blanqui est condamné à la déportation,
Barbès à 10 ans de bagne et Raspail à 6 ans de prison
Le 17 mai, le général
Cavaignac,
républicain convaincu, qui venait juste d'être nommé gouverneur général de l'Algérie
est appelé comme ministre de la guerre.
Les détracteurs des Ateliers Nationaux, notamment le
comte de Falloux peuvent alors réclamer à corps et à cris
leur fermeture
Le 22 mai l'assemblée vote l'attribution d'un million pour les Ateliers
Nationaux et le 15 juin Trelat se voit contraint de réclamer à
nouveau 3 millions de francs.
Le 16 mai il y a 10 000 enrôlés dans les Ateliers le 15 juin ils sont 118
000, les Ateliers avaient déjà coûté 7 millions ce qui aurait porté la note à
45 millions sur l'année.
Le 24 mai Trelat prend la décision de dissoudre les Ateliers
Nationaux, Emile Thomas qui les
dirigeait refuse Trelat renonce provisoirement et
"démissionne" Thomas qui est expédié à Bordeaux.
En fait la
mentalité de l'époque ne connaissait pas l'assurance chômage, donner de
l'argent à un chômeur, même des gens comme Victor Hugo,
considéraient cela comme une incitation à la fainéantise ou comme, pour
l'écrivain, une humiliation. Or la chambre des députés était composée de
bourgeois , commerçants, artisans peu ouverts aux idées neuves. On peut
ajouter à cela que le milieu des chômeurs était parcouru par la propagande
bonapartiste ce qui faisait peur.
Cependant, les
difficultés financières du gouvernement sont réelles :
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La métallurgie passe de 377 millions de tonnes en 1847 à 245 en
1851
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La production de rail de chemin de fer passe de 89 à 27 millions
de tonnes
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Les investissements dans les chemins de fer de 86 à 44 millions
de francs
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Le budget des travaux publics de 216 à 65 millions de francs
Et l'effondrement de la Bourse n'incite pas à investir , il y a
très peu d'argent en circulation
Extrait du livre d'Inès
Murat La deuxième république |
Le 19 mai une commission spéciales est créée en vue de la suppression des
Ateliers nationaux. Le comte Falloux est le rapporteur et
Michel Goudchaux le président, ces
deux personnages étant partisans de leur suppression.
Le 19 juin décision est prise, les ouvriers de 18 à 25 ans devront s'engager
dans l'armée d'Algérie ceux qui refuseront seront licenciés 5 000 doivent se
faire inscrire pour aller assécher la Sologne,
Le 23 au matin après un
grand rassemblement place de la Bastille, Paris se couvre de barricades ( 400 en
tout) occupées par des chômeurs poussés par la misère aux cris de "du pain
ou du plomb" .
Le 24 juin l'assemblée supprime la
commission exécutive et la remplace par un chef de l'exécutif, le général Cavaignac.
La lutte est meurtrière le général
dispose de 50 000 hommes dont 30 000 éprouvés. Toutes les tentatives de conciliation ont
échouées (Arago, Monseigneur Affre
qui sera tué). Le bilan sera lourd, des milliers de tués (6 généraux furent tués),
15 000 arrestations, 6 374 seront relâchés, 4 348 déportés en Algérie et le reste devra
attendre un jugement ultérieur.
Le 4 juin des élections complémentaires
avaient eu lieu, elles confirmaient l'évolution conservatrice de l'électorat,
Thiers
était élu. Thiers qui avait été plusieurs fois le premier
ministre de Louis-Philippe.
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