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Le 23 septembre la convention proclame la
constitution de l'an 3. Elle est précédée d'une déclaration des droits du citoyen et
de ses devoirs (comme le proposait Camus le 4 août 1789).
Composition du
nouveau corps législatif :
Le corps législatif comporte deux chambres le Conseil des 500
qui propose les lois et le Conseil des Anciens
(250) qui les adopte ou les rejette.
Elles sont renouvelables par tiers chaque
année. Le pouvoir exécutif est assuré par 5 membres , Le Directoire. Les Directeurs
sont élus par le corps législatif, un siège est renouvelé chaque année. Le suffrage
universel est à deux tours, les citoyens élisent des électeurs qui doivent remplir
certaines conditions de richesse. Un décret précise que la nouvelle assemblée
législative doit comporter au moins les 2/3 de conventionnels si ce nombre n'est pas
atteint, le complément sera obtenu par cooptation. Les élections ont lieu du 12 au 17
octobre 95. 379 conventionnels sont réélus alors que le quota des deux tiers en exige
500. Le 26 octobre, la convention se sépare.
Le 28 octobre 95 les nouvelles assemblées s'installent, le Conseil des Anciens aux
Tuileries, les 500 dans la salle du manège et les Directeurs qui sont élus le 31 octobre
au palais du Luxembourg. Sont élus: Barras,
Reubell, La Révellière-Lépeaux,
Letourneur, Sieyès
(ce dernier refuse) il sera
remplacé par Carnot le 4 novembre. Le gouvernement est
constitué le 3 novembre. Il comporte Delacroix au relations
extérieures, Merlin de Douai
à la justice, JB Aubert-Dubayet à la guerre et Pierre Bénezech à
l'intérieur. GC Faipoult aux finances
La campagne
d'Italie :
Sur le plan militaire, la France n'a
plus comme ennemis que l'Autriche et l'Angleterre.
Carnot conçoit
un plan contre l'Autriche, trois armées doivent converger sur Vienne. Les deux armées
les plus importantes commandées par Jourdan et
Moreau
passeront par l'Allemagne pendant qu'une armée commandée par
Bonaparte
créera une diversion en Italie du Nord, où l'Autriche possède le Milanais,
bloquant ainsi une partie des troupes autrichiennes. Le 2 mars 96 Bonaparte
est nommé Commandant en Chef de l'armée d'Italie. Le 9 il épouse
Joséphine
de Beauharnais, veuve d'un général exécuté en 1794 et ancienne
maîtresse de Barras.
Tallien
et Barras sont ses témoins. Le 11 il rejoint son quartier
général à Nice.
Le 10 avril la campagne
d'Italie commence. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu.
- En Allemagne, le
15 juin 96, Jourdan (armée de Sambre et Meuse) est battu
par l'archiduc Charles (Maréchal autrichien) et doit repasser
le Rhin qu'il avait franchi le 6. Il franchit le Rhin à nouveau le 28 juin prend
Würzburg le 25 juillet, Nuremberg le 11 août, mais il est défait à nouveau à
Würzburg le 3 septembre.
- Marceau parvient à contenir les
Autrichiens pour couvrir la retraite de Jourdan qui démissionne
de son commandement le 22 septembre. Moreau (armée
Rhin et Moselle) progresse, le 4 juillet il est à Rastat, Ettlingen le 9, Stuttgart le
18, il franchit le Danube et le 24 août il est à Augsbourg mais ensuite il piétine.
-
Kléber
bat les Autrichiens à Uckerath le 1er juin, Altenkirchen le 4 juin, Francfort le 16
juillet, Bamberg le 4 août, Forcheim le 7 août, dépendant de Jourdan
avec lequel il ne s'entend pas , il donne sa démission le 1er
septembre.

- La surprise vient de la petite armée d'Italie commandée par Bonaparte
général en chef de 28 ans et ses généraux Augereau (40 ans),
Lannes ( 28 ans), Masséna ( 38 ans),
Joubert
(28 ans), Murat ( 30 ans). C'est là que Bonaparte
qui jusqu'alors n'avait guère fait ses preuves montre quel stratège il est,
faisant un usage inhabituelle de l'artillerie dont il est un spécialiste,
comme appui des forces d'infanterie. Il se
glisse entre les troupes Sardes et Autrichiennes et commence par réduire les Sardes. Le
25 avril le général Colli demande l'armistice à Chérasco.
Ensuite ce sera le tour des Autrichiens Bonaparte entre dans
Milan le 15 mai 96 commence le siège de Mantoue dans laquelle une importante garnison
autrichienne est enfermée, il est obligé de lever le siège pour se porter au devant des
armées venant secourir Mantoue. Il bat Wurmser à Castiglione
qui se replie sur Trente , Bonaparte remonte sur Trente laissant
penser qu'il veut faire la jonction avec l'armée de Moreau, Wurmser
redescend pour libérer Mantoue et Bonaparte l'enveloppe et le
bat à Bassano le 8 septembre, Wurmser ne peut plus que se
laisser enfermer dans Mantoue avec les restes de son armée.
Les prises de guerre:
- Chaque victoire, chaque accord de paix signé était accompagné de
clauses qui, comme il était d'usage, imposaient au vaincu le versement
d'argent, la fourniture de nourriture et de chevaux mais aussi des objets
d'art. Le duc de Parme dut fournir 20 tableaux au choix du
général il en fut de même pour le duc de Modène. Le souverain
Pontife s'engagea à fournir 21 millions , cent objets d'art et cinq
cents manuscrits. Ensuite la république de Venise dut livrer 20 tableaux et
six cents manuscrits. Plus tard, l'armistice de Bologne du 23 juin
1796prévoie la livraison de 100 tableaux, bustes, vases ou statues et 5
manuscrits.
Des savants apportent leur aide
:
Il est probable que se jugeant insuffisamment compétant Bonaparte
demanda au Directoire de lui envoyer des personnes compétentes. C'est ainsi
que le 14 mai 1796 six commissaires étaient nommés: Monge et
Berthollet tous deux créateurs de
l'école polytechnique, Thoin,
Labilardière (botaniste), Claude
Dejoux (sculpteur) remplacé par
Moitte. , Berthélémy
(peintre) Ils rejoignirent Bonaparte le 7 juin. Monge et
Berthollet, deux savants n'étaient pas désignés pour les œuvres
d'art mais pour étudier les sciences en activité dans les pays conquis et
ramener à Paris tout objet scientifique. Les oeuvres arrivèrent à paris
le,15 juillet 1798 , et les 27 et 28 juillet un défilé triomphales fut
organisé. Toutes ces pièces rejoignirent le musée du Louvre où soustraites à
leurs propriétaires privés qui les gardaient jalousement elle devaient
pouvoir être admirées de tous et leur créateur devait en être glorifiés.
Plus de détails pourrons être trouvés dans le bulletin signé Sabine
Lubliner-Mattatia à l'adresse
suivante:
https://journals.openedition.org/sabix/152?lang=fr de la Société des
amis de la bibliothèque de l'école polytechnique
Les Autrichiens demande
l'armistice :
Les Autrichiens lanceront
deux offensives pour délivrer Mantoue commandées par Alvinczy
(45 000 hommes, le double de l'armée de Bonaparte) les
deux se briseront, l'une à Arcole le 15 novembre 96 l'autre à
Rivoli le 14 janvier 97.
Le 2 février Mantoue capitule. Bonaparte
peut alors remonter vers l'Autriche. Le 6 avril 97 il est à Leoben à 150 kilomètres de
Vienne. Les Autrichiens demandent l'armistice. Elle est signée le 18 avril 97. Toute
l'Italie du Nord est aux mains de Bonaparte.
Le directoire est placé devant le fait accompli, il est obligé de mettre de coté ses ambitions de
conquêtes territoriales outre Rhin. Il aurait préféré que Bonaparte
aille jusqu'à Vienne. En effet Bonaparte a envoyé
Leclerc en émissaire à Moreau et
Hoche
pour leur demander de suspendre les offensives pour ne pas modifier l'équilibre créé et
a donné aux émissaires qui portent le traité au directoire la mission de répandre
partout la nouvelle que la paix est faite.
Au directoire seul Carnot approuve le traité mais les autres sont obligé de suivre, les élections qui viennent de
se dérouler (voir ci-dessous) les a placé en mauvaise position, il leur faut se
concilier l'armée, ils risquent d'en avoir besoin.
Paix de Campo-Formio :
Des pourparlers en vue d'établir une paix
durable avec l'Autriche s'ouvrent le 26 décembre 97 entre Bonaparte
et Ludwig von Cobenzl
à Udine, la paix de Campo-Formio est signée le 17 octobre .
Le 18 octobre Bonaparte délègue
Monge
et Berthier pour porter le traité à Paris. Le traité est
ratifié le 26 octobre 97
Aide avortée aux Irlandais :
En juillet 96, le directoire décide
d'apporter de l'aide aux révolutionnaires Irlandais Hoche est
chargé de monter une expédition. Une flotte commandée par Hoche
embarque le 15 décembre , le 23 une tempête sépare Hoche du
reste de l'expédition, le 24 Grouchy qui commande en l'absence
de Hoche décide de rebrousser chemin, le 29 Hoche
parvient au large de l'Irlande se sentant un peu seul , il rebrousse chemin.
Le 19 octobre 96, les Français reprennent
Bastia, les Anglais abandonnent la Corse
Le mouvement des égaux:
Babeuf
qui a été libéré reprend la publication de son journal "Le tribun du peuple"
le 30 novembre 95, menacé à nouveau d'arrestation par le Directoire, Il entre dans la
clandestinité début décembre et fonde le mouvement des "Égaux"
. Il va prôner l'instauration d'un régime communiste en commençant par renverser le
Directoire. Le 30 mars 96 un comité insurrectionnel est créer il comporte Babeuf,
Buonarroti, AAJ Darthé, Sylvain
Maréchal, Le Pelletier de Saint-Fargeau,
Antonelle,
Debon. Une véritable organisation secrète est mise en place. Le 20 avril,
ils diffusent un manifeste "Le cri du peuple français contre ses
oppresseurs".
Le 7 mai le comité se met d'accord sur la mise en place
d'un gouvernement de type dictatorial. Ils préparent un soulèvement des militaires du camp de Grenelle (Paris) contre le Directoire.
Grisel,
officier affilié à la conspiration la dénonce au préfet de police
Cochon
de Lapparent qui réussi un vaste coup de filet le 10 mai . Parmi eux
Drouet,
le maître de poste qui avait fait arrêter Louis 16 (il s'évadera le 17 août sans doute
avec la complicité de Barras) dans toute la France des
précautions sont prises et Carnot est chargé de la
répression.
Le 27 août Babeuf et ses complice sont
transférés à Vendôme où la Haute Cours de Justice s'installe le 5 octobre. Leur
procès s'ouvre le 20 février 97. Le 26 mai 97 Babeuf et
Darthé
sont condamnés à mort et exécutés le lendemain. Dans la nuit du 9 au 10 septembre les
derniers partisans des Égaux (surtout des ex-jacobins) tentent de soulever à nouveau les
soldats du camp de Grenelle. Carnot et Cochon de
Lapparent qui ont été informés par le colonel
Malo laissent
l'insurrection se développer puis font donner la cavalerie. Les insurgés seront jugés
du 19 septembre au 27 octobre 96 il y aura 86 condamnations dont 33 à mort.
Problèmes économiques :
Le Directoire est confronté à de graves
problèmes financiers. A la bourse les assignats sont tombés très bas (8% de leur valeur
au 22 janvier 95) , La bourse qui avait été fermée pour éviter la spéculation
est ré ouverte le 3 mars 95, la mesure n'avait été d'aucune efficacité. La
fixation d' un cours obligatoire de l'assignat qui avait été également un échec. Ils
sont remplacés par des mandats territoriaux qui, émis en trop grande quantité, se
dévalueront très vite. Le retour à la monnaie métallique sera socialement coûteuse.
Les chefs vendéens sont fusillés
:
En Vendée,
Stofflet
qui avait repris les armes le 26 janvier est capturé le 23 février 96 et fusillé le 25.
Le 23 mars ce sera le tour de Charette qui sera fusillé le 29.
Cadoudal
fait sa soumission à la république le 19 juin 96
Les élections de 1797
sont favorables aux royalistes :
Du 21 mars au 4 avril 1797, des élections
ont lieu, elles sont remportées par les royalistes. Barras fort
de l'appui de Hoche et de Bonaparte
fait venir des troupes de l'armée Sambre et Meuse vers Paris prenant prétexte d'une
participation à l'expédition irlandaise. Bonaparte envoie
Augereau soutenir Barras. Augereau est nommé
commandant de la place de Paris. Dans la nuit du 3 au 4 septembre 1797, (18
fructidor an 5) , Barras, Reubell et La
Révellière- Lépeaux donnent leurs ordres aux ministres et à Augereau.
Au matin les soldats d'Augereau occupent Paris et placardent des
déclarations sur les murs -peine de mort à qui veut rétablir la monarchie-
Barthélemy
et Pichegru qui entretiennent des relations avec les royalistes,
sont arrêtés, Carnot s'enfuit. Les élections sont cassées
dans 49 départements et 42 députés sont déportés, ainsi que 70 journalistes
appartenant à 42 journaux. Les journaux sont soumis à l'autorité de police qui peut les
interdire pendant un an.
Les élections de 1798
posent des problèmes :
Du 9 au 18 avril 1798 ( 20 au 29 germinal
an 6) des élections ont lieu afin de renouveler le tiers des députés des conseils.
Elles sont plutôt favorables aux jacobins mais de nombreuses listes se sont cassées en
deux listes concurrentes. Il en résulte que le 11 mai le conseil des anciens décide
l'annulation des élections dans 48 départements ce qui représente plus de 100 députés
invalidés en majorité jacobins, dont la moitié seulement sera remplacée
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